Une petite introduction s’impose pour cette première publication. Nous avons, en effet, rendez-vous toutes les semaines avec les marchés et nous munissons de nos stéthoscopes, thermomètres et autre artillerie lourde pour vous fournir un compte rendu de ce que nous avons pu observer cette semaine.

  • Economie 

Semaine assez mouvementée du côté des banques centrales avec la publication des minutes de la Fed mercredi et de la BCE jeudi. La Fed est plutôt optimiste sur les perspectives de croissance et d’inflation (cible à 2%). Modérément hawkish donc, ce qui vient renforcer les anticipations de hausses de taux pour l’année à venir (on passe de 3 hausses projetées par la Fed à plutôt 4 hausses de taux en 2018 selon les estimations). Pour rappel, le chiffre d’inflation US publié la semaine précédente avait surpris les investisseurs avec une hausse mensuelle de 0,5% plus importante que prévue (0,3% selon le consensus). De l’autre côte de l’Atlantique, la BCE exclu toute évolution de son discours dans l’immédiat en jugeant prématuré de préparer les esprits à une normalisation de la politique monétaire étant donné la faiblesse persistante de l’inflation dans la zone euro. Le marché s’attend tout de même à une fin du programme de rachat d’actifs initié en 2015 (Quantitave Easing) dès la fin de l’année

  • Politique 

Luis de Guindos est nommé vice-président de la BCE, ce qui pourrait accroître les chances qu’un Allemand accède à la tête de la BCE l’an prochain selon les Echos.

Les dirigeants européens se sont réunis vendredi à Bruxelles pour un sommet informel afin d’aborder 2 sujets controversés : 1/ la nomination du prochain président de la Commission européenne en 2019 et 2/ le budget de l’UE sachant que le Brexit laissera un trou dans les caisses estimés à 12Mds €.

  • Marchés actions 

Les marchés terminent la semaine en hausse après 2 semaines animées par des corrections. Le taux à 10 ans US cloture à 2,87% alors qu’il avait atteint un record de 2,944% jeudi dernier. Le Trésor américain a émis pour 151Mds $ d’obligations mardi, plus grosse levée depuis 1994.

Bridgewater, le Hedge Fund le plus puissant de la planète (160Mds $ d’actifs sous gestion), fait un énorme pari contre les valeurs européennes en adoptant 22Mds $ de position short sur des entreprises comme Airbus, BNP, Sanofi, Daimler, Total, Siemens ou encore Intesa Sanpaolo. Autrement dit, il a vendu à découvert des actions espérant que les cours chutent pour pouvoir les racheter moins chères plus tard. Le fonds est connu pour sa selection de titres basée sur une approche analytique de la situation macroéconomique et non pas de pur stock picking ce qui étonne d’autant plus. Ce pari est à contre-courant d’une tendance actuelle à préférer les marchés européens aux marchés américains, pour des raisons de valorisation et parce que l’économie américaine est plus avancée dans le cycle et donc plus proche de la récession d’après les Echos.

Les annonces de programmes de rachats d’actions n’ont jamais été aussi nombreux avec notamment une réforme fiscale américaine favorisant le dégagement de cash de la part des entreprises, cash en partie réutilisé dans ces rachats d’actions. Le desk qui s’occupe de ces rachats chez Goldman Sachs atteint des niveaux records au mois de février.

Mardi, le géant de la distribution Walmart perdait 10%. Les résultats furent inférieurs aux attentes, avec notamment un ralentissement de la croissance en e-commerce, ce qui a fait perdre presque 10% au titre dans les premiers échanges. La concurrence avec Amazon est rude…

Le créateur de Snapchat pourrait être couronné patron US le mieux payé de l’année 2017 ramassant près de 638M $.

  • Matières premières 

L’OPEP et des pays extérieurs dont la Russie discuteront d’une coopération à long terme lors de leur réunion au mois de juin, a déclaré à Reuters le ministre de l’Energie des Emirats arabes unis.

  • M&A 

S’il y a bien une annonce qu’il faut retenir, c’est la très prochaine introduction en Bourse de Siemens Healthineers, la division équipements médicaux du groupe Siemens : la valorisation pourrait atteindre les quelques 40Mds €, affaire à suivre…

L’administrateur Senior Independant de GKN, Richard Parry-Jones, a démissionné alors que l’entreprise fait face à une offre de rachat hostile de la part de la société d’investissement Melrose pour un montant de 7Mds $, somme jugée beaucoup trop faible par GKN qui tente un nouveau plan stratégique afin de contrer l’offre.

  • La semaine prochaine sur les marchés 

– 25 février – 5 mars : 7ème cycle de négociation de l’Aléna
– 28 février : 1ère intervention de Jerome Powell, PIB T4 France et US, estimations d’inflation de février en zone euro
– 1er mars : PMI Manufacturier zone euro, inscriptions hebdo au chômage US
– 4 mars : Elections générales italiennes, vote SPD pour la grande coalition allemande

Médicalement votre et bonne semaine,

Dr Economics Team.