Partout dans les médias, on nous martèle depuis des années que la Grèce traverse une grave crise financière, et que l’Union européenne essaie continuellement de sauver l’économie grecque. Mais que se passe-t-il donc en terre de Zeus ? Les dieux seraient-ils en colère ?

Eh bien non, pas de colère divine cette fois-ci. En fait, c’est simple à comprendre, pour peu qu’on actionne la machine à remonter le temps et qu’on revienne quelques années en arrière.

Tout d’abord, distinguons l’Union européenne de la zone euro, deux choses différentes, mais qui prêtent souvent à confusion : l’Union européenne regroupe 28 pays européens (bientôt 27 : good bye Londres !) qui utilisent l’euro, ou pas ! Le Danemark, par exemple, est un pays de l’Union européenne, mais il a sa propre monnaie, la couronne danoise. Les pays qui ont l’euro pour monnaie sont tous membres de l’Union européenne, mais pas le contraire !

Le projet de création d’une zone à monnaie unique présente d’importants avantages. Comme dit le dicton, l’union fait la force, et surtout, vous n’avez plus à aller au bureau de change avant de voyager ! C’est plus commode pour tout le monde, Etats, entreprises et citoyens.

Plongeons-nous maintenant un peu plus dans les origines du problème : les différents pays européens, aussi cousins soient-ils, ont des économies très différentes à la base. L’Allemagne, par exemple, avant l’adoption de l’euro, avait des bases économiques solides, des entreprises performantes, un pouvoir d’achat élevé, et un taux de chômage faible. La Grèce, quant à elle, souffrait de beaucoup de problèmes, notamment d’un déficit public majeur et d’une économie peu compétitive. Et ces disparités, théoriquement (pour les curieux, googlez théorie de la zone monétaire optimale), ne sont pas bénéfiques pour établir une monnaie unique ! En effet, pour avoir une monnaie unique dans une zone géographique donnée, il faut que les économies des pays qui la constituent soient un tant soit peu semblables. Et surtout, qu’ils soient solidaires !

Les Etats-Unis, par exemple, comptent 50 Etats, tous utilisant le dollar. Or, malgré les disparités, avec des Etats très riches comme la Californie et New York, et d’autres qui le sont moins, comme le Mississipi et le Kentucky, ces derniers reçoivent de l’argent, transféré par les premiers, ce qui permet un certain équilibre. Notons toutefois que, de temps en temps, des voix se lèvent contre ces pratiques, réclamant, par exemple, l’indépendance de l’Etat de Californie (ce qui en ferait immédiatement la 7e puissance économique mondiale !).

Les européens sont moins enclins à procéder régulièrement et aussi souvent qu’il le faut à ces transferts : par exemple, les Allemands riches sont plus enclins à aider leurs concitoyens moins riches, qu’à aider les grecs. Par ailleurs, même si la libre circulation des travailleurs est effective en zone Schengen, il y a les barrières de la langue et de la culture. Un grec qui voudra quitter son pays où le taux de chômage est très élevé vers un pays où il y’en a moins, comme l’Allemagne, ne pourra le faire facilement sans parler allemand ! Notons enfin que, même si la politique monétaire a été unifiée entre ces pays, il n’en a pas été de même pour des éléments aussi importants, comme la politique budgétaire et la fiscalité (n’oubliez pas de payer vos impôts !).

Si vous préparez à dîner pour votre meilleur ami et vous, c’est facile : vous préparez un plat que vous aimez tous les deux. Mais si vous avez plusieurs invités, dont un végétarien, un qui suit un régime sans gluten, un autre qui est allergique au lactose, les choses deviennent rapidement plus compliquées : c’est le cas avec la zone euro et des invités aussi différents que l’Allemagne et la France d’un côté, et la Grèce et le Portugal de l’autre !

Inspiré de vox.com