Google est une histoire de réussite fulgurante. Fondée en 1998 par Larry Paige et Sergueï Brin, la start-up californienne est devenue la star des moteurs de recherche. En 2016, 92% des internautes l’utilisaient dans le monde[1]. L’idée initiale était simple à formuler : l’objectif était de permettre aux utilisateurs du web de trouver des ressources à partir d’une demande prenant la forme de mots clés. En la matière, Google a été performant très rapidement. Ainsi, le nom Google dérive du mot Gogol, qui désigne le nombre 10100. La société affichait sa puissance de traitement de l’information. Aujourd’hui, Google a été intégré au sein du groupe Alphabet et a mené une politique de diversification vers le savoir au sens plus large.

Quelle est la stratégie de Google ? Comment sont-ils passés de l’industrie de la recherche à celle du savoir, voire du transhumanisme ?

1. Le moteur de recherche : l’héritage de l’histoire de Google

Aujourd’hui encore, le moteur de recherche reste le fer de lance de l’activité de Google. C’est pour lui qui offre la plus grande visibilité au groupe. Pour constater sa renommée, il suffit d’entendre le nombre de personnes qui ont le réflexe de « googliser » une personne, un groupement, un objet ou une information dont ils ont entendu parler. Le moteur de recherche offre à la société un revenu plus que substantiel : en 2017, il était de 109,65 milliards de dollars. Depuis 2002, il a connu une très forte croissance : il était alors de 400 millions de dollars, soit une multiplication par 274 ! La part la plus importante de ce chiffre d’affaires et l’activité de publicité. En 2016, elle représentait 79,38 milliards d’euros, soit 88,7% du chiffre d’affaires. Viennent ensuite dans une moindre mesure la vente et l’analyse de données, les applications et divers produits, tels que les Google Glass.

Ces activités « historiques » ont été doublées d’activités annexes. Bien que très limitées quant au chiffre d’affaires, elles démontrent la mise en place d’une stratégie plus globale de Google.

2. De l’humain chercheur à l’humain omniscient : de la recherche sur internet au savoir total

Ces dernières années, Google a été influencé par la pensée de ses fondateurs. En 2008, SergueÏ Brin apprend que sa mère est atteinte de la maladie de Parkinson et qu’il est porteur d’une mutation génétique qui porte la probabilité qu’il développe la maladie entre 20 et 80%. Très rapidement, cette préoccupation a eu une incidence sur les activités de Google. Le transhumaniste Ray Kurzweil a été recruté en tant que chef ingénieur pour mener l’entrée de la société dans le monde des NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives). Ainsi, ils envisagent de connecter le cerveau humain à une puce d’ici 2030[2]. Les personnes implantées auraient alors un accès immédiat à toutes les informations que Google apporte aujourd’hui aux internautes. Il s’agit virtuellement d’un savoir illimité. Via le fonds Google Ventures, la société a également acquis l’entreprise 23andMe, spécialisée dans le séquençage ADN. En 2013, la filiale Calico a été fondée dans l’objectif de « tuer la mort », ni plus ni moins.

On peut ici le voir, le modèle de Google a évolué. De la recherche de savoir, l’entreprise se tourne vers la connaissance immédiate et l’évolution de l’être humain. Un tel travail ne peut cependant s’exonérer de réflexions éthiques de grande ampleur. Si elles aboutissent, les recherches de ce groupe pourraient en effet avoir un impact phénoménal sur le futur de l’humanité.

[1] https://www.blogdumoderateur.com/chiffres-google/

[2] http://www.clubic.com/mag/actualite-769392-google-2030.html