Conscients que tout le monde n’a pas le temps, l’envie, (ou la chance ?) de suivre un cours de comptabilité ou de lire un livre sur le sujet, nous consacrons cet article à une présentation synthétique des états financiers.

Les états financiers sont des documents qui enregistrent les opérations financières d’une entreprise. Il existe trois principaux états financiers :

Le bilan

Il montre, à un instant t donné :

  • Ce que l’entreprise possède, sous le nom d’actif. L’actif se divise en deux catégories :
    • Actif courant, dont l’utilisation est prévue dans un horizon inférieur à une année, comme l’argent et les stocks de produits.
    • Actif non courant, qui a une durée de vie prévisionnelle supérieure à une année, comme les bâtiments et les brevets. L’actif non courant se divise en deux catégories :
      • Actif non courant corporel, qui est physique, tangible, comme les bâtiments et les équipements.
      • Actif non courant incorporel, qui n’est pas physique, comme les brevets et les marques déposées.

La somme de l’actif courant et de l’actif non courant forme l’actif total, qui représente le côté gauche du bilan. Il doit être égal au côté droit du bilan. Le côté droit, appelé passif, se constitue des dettes et des capitaux propres.

  • Ce qu’elle doit, sous le nom de dettes. Les dettes se divisent également en deux catégories :
    • Dettes courantes, dues dans moins d’une année, comme les montants dus aux fournisseurs en cas d’achat à crédit. Ces derniers accordent généralement un délai allant de 30 à 90 jours à l’acheteur.
    • Dettes non courantes, dues dans plus d’une année.
  • Et ce qu’elle vaut, sous le nom de capitaux propres. Ils sont le résultat de la différence entre l’actif et les dettes. Au début de l’entreprise, ils sont constitués des apports en argent ou en nature (terrains, bâtiments, etc.) des associés. Avec le temps, ils peuvent augmenter ou diminuer, selon que l’entreprise réalise des bénéfices et les garde en réserve, ou qu’elle distribue des dividendes.

Il est en théorie possible d’enregistrer toutes les opérations de l’entreprise au bilan, sous le compte report à nouveau, dans la rubrique du résultat, mais cela étant très encombrant au vu de la quantité d’opérations réalisées, un état financier dédié a été conçu : le compte de résultat.

Le compte de résultat

Egalement appelé compte de produits et charges ou compte de profits et pertes, il montre, sur une période p donnée :

  • Ce que l’entreprise a gagné, sous le nom de produits,
  • Ce qu’elle a payé, sous le nom de charges,
  • Et ce qui résulte de leur différence, pouvant être un profit si les produits sont supérieurs aux charges, ou une perte dans le cas contraire.

Les soldes intermédiaires de gestion

Le compte de résultat commence, tout en haut, par le chiffre d’affaires, parfois désigné sous le nom de produits ou encore de ventes. C’est ce que l’entreprise gagne sur ses ventes de produits ou services.

Juste après, on retrouve les charges directes, principalement les achats revendus de marchandises pour les entreprises commerciales qui font une simple activité de revente (exemples : Carrefour, Fnac), et les achats de matières premières pour les entreprises industrielles, qui font des activités de transformation (exemples : Renault, L’Oréal). C’est la première ligne de charges dans le compte de résultat.

Après déduction des charges directes du chiffres d’affaires, on arrive au premier sous-total de notre compte de résultat, la marge brute. Cette marge brute est alors utilisée par l’entreprise pour couvrir ses charges indirectes. Ces dernières comportent notamment les frais de recherche et développement, administratifs ou encore de distribution.

Après déduction des charges indirectes de la marge brute, on arrive au second sous-total, le résultat d’exploitation, aussi appelé résultat opérationnel, résultat des activités ordinaires, ou encore l’EBIT (earnings before interest and taxes), traduisible par résultat avant intérêts et impôts.

Après déduction des intérêts et frais bancaires, on arrive au résultat avant impôts. Enfin, après déduction des impôts, on arrive au résultat net, qui figurera au bilan.

Le principe de comptabilité d’engagement

Revenons sur une distinction fondamentale à faire en comptabilité : celle entre les profits et pertes d’une part, et les flux de trésorerie d’autre part. Les entreprises sont tenues de comptabiliser leurs achats et ventes dès qu’ils ont lieu, et non seulement au moment de leur règlement. Les deux événements coïncident en cas de paiement immédiat en espèces. Dans la majorité des cas, cependant, où les entreprises s’accordent mutuellement des délais de paiement à crédit, allant de 30 à 90 jours comme rappelé plus haut, le règlement est différé. Ce principe est appelé principe de comptabilité d’engagement. Le compte de résultat comptabilise les opérations à la date où elles ont lieu, l’état des flux de trésorerie ne comprend que celles pour lesquelles les paiements ont été effectués.

En théorie, encore une fois, il est tout à fait possible d’enregistrer les opérations de trésorerie au bilan sans avoir recours à état financier supplémentaire. Mais par commodité, et car le bilan ne fait apparaître que la trésorerie de clôture comme mentionné plus haut à un instant donné. C’est pour cela qu’il existe un état financier dédié aux entrées et sorties d’argent : l’état des flux de trésorerie.

L’état des flux de trésorerie

Il montre les mouvements de cash réels, combien de cash l’entreprise a fait entrer et combien elle a fait sortir, et se divise en trois catégories : cash en provenance des activités ordinaires, cash en provenance des activités d’investissement et cash en provenance des activités de financement.

Les flux de trésorerie opérationnels incluent des éléments présents dans le compte de résultat, comme le chiffre d’affaires et les charges, mais attention : uniquement les parts effectivement réglées ! Souvenez-vous du principe de comptabilité d’engagement.

Les flux de trésorerie d’investissement incluent des éléments comme l’acquisition de bâtiments, d’usines, d’équipements, ou leur cession. Ils incluent également les prises de participations dans d’autres entreprises, ou la cession de parts déjà détenues. C’est au niveau de ces flux que figurent les activités d’investissement en capital et de fusions acquisitions de l’entreprise.

Quand on additionne les flux de trésorerie opérationnels et ceux d’investissement, on arrive aux flux de trésorerie nets avant activités de financement.

Enfin, les flux de trésorerie de financement comprennent des éléments tels que l’émission d’actions, la levée de dettes, le rachat d’actions et le paiement de dividendes.

Voilà, nous espérons que cette petite introduction à la comptabilité vous a été utile !